Les nouvelles de l'Ă©quipage d'Atlantea |
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Photo prise par Vincent de Petit Pays : Carlina devant un iceberg ! |
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Haluu (une des moultes maniĂšres de dire âBonjourâ en Groenlandais) !
Vous l'avez compris : nous avons foulĂ© le sol Groenlandais. Nous voici Ă Nuuk, la capitale. Depuis notre derniĂšre lettre, nous avons remontĂ© la cĂŽte canadienne jusquâĂ Sloop Island avec un saut de puce Ă Black Tickle et une escale de quelque jours Ă Cartwright sur laquelle nous reviendrons briĂšvement en fin de paragraphe. Mais dâabord, laissez nous vous dĂ©crire cette derniĂšre semaine inoubliable.
â”ïž Nous Ă©tions trois voiliers, les français Petit Pays que nous connaissons depuis les Bermudes, les SuĂ©dois Lady Bird qui nous ont rejoint Ă Maryâs Harbour et notre chĂšre Carlina que vous connaissez bien. Tous trois, seuls dans le mĂȘme mouillage dĂ©sert trĂ©pignions pour le mĂȘme objectif : le Groenland ! Le 23 Juin, c'Ă©tait le top dĂ©part, il fallait traverser de jour la zone de haute concentration dâicebergs, proche de la cĂŽte. Alors Carlina est parti en tĂȘte de peloton ! En trois heures, nous avons croisĂ© une cinquantaine dâicebergs et de growlers (aussi appelĂ© "bourguignons" en français).
đ Lâobservation de la mer Ă©tait minutieuse et nous veillions sur la flotte ! La lueur orangĂ©e de lâaube nous offrait un paysage magnifique. Les icebergs prenaient toutes les formes que lâon voulait bien leur donner : de la maison au visage. Nous immortalisions ce moment devant un iceberg (voire photo) grĂące Ă Petit Pays ainsi quâen visitant un iceberg avec notre drone ! Quelques heures plus tard, on ne nous avait pas menti : plus aucune glace en vue jusquâĂ lâapproche de cĂŽte Groenlandaise. Ouf !
đł Les merveilles ne ce sont pas arrĂȘtĂ©es ici ! Plusieurs fois, nous avons observĂ© et entendu Ă travers la coque des globicĂ©phales noires. Leurs chants Ă©taient aigues, doux et distordus Ă la fois. Le vent Ă©tait bon et nous minimisions notre vitesse. En effet, nous savions que la fin de la traversĂ©e allait ĂȘtre plus corsĂ©e : il fallait laisser passer le gros d'une tempĂȘte devant nous pour Ă©viter quâelle ne nous cueille par la suite.
đŹ Ces conditions calmes nous ont permis de reprendre le protocole dâĂ©tude de gaz dissous (en lien avec lâacidification des ocĂ©an) ainsi que notre traditionnelle observation au microscope curiosity. Nous avons vu de nouveaux planctons !
đ§ Enfin arriva le moment fatidique de la tempĂȘte. DĂ©jĂ la nuit nâĂ©tait plus : nous voyions alors toujours oĂč nous nous dirigions. CâĂ©tait convenant pour voir les potentielles glaces dans les conditions qui se prĂ©sentaient Ă nous. Carlina a Ă©tĂ© un peu secouĂ©e, quelques estomacs aussi, mais lâĂ©quipage resta rĂ©silient ! On doubla les chaussettes et les gants car le froid et lâhumiditĂ© sâimmisçaient partout. Nous avions des quarts de jours comme de nuit en redoublant dâattention bien entendu. Quelques 48 heures plus tard, le gros temps Ă©tait passĂ© : bon timing et bonne gestion ! Tout s'est dĂ©roulĂ© comme prĂ©vu !
đ Le retour au calme laissa place Ă lâexcitation : nous entendions du groenlandais Ă la radio. On ne pouvait discerner aucun mot ! Nous croisions des glaces qui traduisaient lâapproche de la cĂŽte. La densitĂ© Ă©tait supĂ©rieure Ă celle de notre dĂ©part et la vigilance a de nouveau payĂ© ! Il faut dire que lâorganisation Ă©tait militaire : une personne Ă la barre prĂȘte Ă rĂ©agir au quart de tour aux instructions de la personne Ă la proue qui voyait tous les glaçons. Quelques phoques curieux plongeaient sous les bourguignons aprĂšs sâĂȘtre cognĂ© la truffe dessus.
đ§ Ă lâapproche de notre objectif, Qeqertartuatsiaat, les glaces Ă©taient trop denses. Changement de plan : cap sur Nuuk. Sept baleines Ă bosse (environ 15m de long) dansĂšrent non loin comme pour fĂ©liciter la dĂ©cision. Finalement, nous nous sommes arrĂȘtĂ©.es Ă un mouillage un peu avant Nuuk pour attendre un vent plus opportun. Heureuse coordination : nous avons jetĂ© lâancre exactement en mĂȘme temps que Petit Pays ! AprĂšs une courte balade Ă terre oĂč trois caribous furent observĂ©s et une nuit de repos, on repart vers Nuuk. Mais avant cela, nous avons fait un petit dĂ©tour pour observer un glacier. DĂ©couvrez les photos ici, elles sont Ă couper le souffle ! |
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Ici tout semblait nouveau. Alors que nous avions vu de lâeau bleue, grise, rougeĂątre, verte, turquoise, la voilĂ blanche presque farineuse parfois ! Les roches se dessinĂšrent en Ă©cailles abruptes. Les cascades Ă©taient de glace. Et les cĆurs de lâĂ©quipage se sont gonflĂ©s dâĂ©merveillement et de hĂąte de continuer nos missions scientifiques et les rencontres locales. â€ïž
Nous nous rĂ©jouissons dĂ©jĂ de vous raconter la suite. Toutefois, la disponibilitĂ© Ă internet se rĂ©duisant, nous ne pouvons garantir la date de la prochaine publication. Gardez nous Ă lâoeil ! đ
N'oublions pas de mentionner l'escale prĂ©cĂ©dente, Ă Cartwright ! Il sâagissait de lâescale parfaite avant de vivre tout cela. Tous les membres dâĂ©quipage ont retrouvĂ© ce dont iels avaient besoin pour se ressourcer : balade, repas entre amis, rencontres, repos, aquarelle, musique, ravitaillement ! Les suĂ©dois de Lady Bird nous ont mĂȘme offert une guitare pour la suite de lâaventure. Nous avons fait de merveilleuses rencontres lĂ bas, notamment une pasteure et une infirmiĂšre qui furent dâune hospitalitĂ© folle ! Elle nous montrĂšrent du paysage, nous firent des cadeaux, nous prĂȘtĂšrent leur douches et leur lessive et chantĂšrent avec nous. Nous sommes extrĂȘmement reconnaissant.es de cet accueil inoubliable. Mille mercis ! âïž
Enfin comme promis lors de la derniÚre newsletter, voici l'extrait de Thibault à la radio locale de Norris Point. Elle est en bas de cette page. L'incroyable Garry Noel questionna le projet avec la pertinence et la bienveillance qui le caractérise si bien. Encore merci Gary ! |
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Grùce à vous et selon nos calculs, nous rentrons dans les clous ! Sauf grosse casse imprévue, nous devrions avoir assez d'argent pour clÎturer le parcours sereinement. Tout cela n'aurait pas été possible sans vous !
Si au terme du parcours, il reste un peu d'argent, nous continuerons Ă faire vivre l'expĂ©dition au delĂ du voyage par des actions de sensibilisation, des rĂ©cits Ă travers la Suisse et la France et en soutenant les prochaines expĂ©ditions de Sailowtech. Vous nous avez aidĂ© Ă faire raisonner la voix de l'OcĂ©an et vous transformez ce qui pourrait ĂȘtre un simple voyage en une aventure commune qui inspire Ă explorer notre magnifique planĂšte et Ă la prĂ©server ! Mille Mercis ! |
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NB: Les dons sont dĂ©fiscalisables jusqu'Ă 66% pour les français. Ils passent par l'association Ocean Trotter qui nous prĂȘte le bateau et investi tout cet argent uniquement pour nous.
Les dons sont aussi possibles directement sur notre compte suisse ou pour les autres projets de Sailowtech grĂące aux informations suivantes :
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Photo : L'équipage de Petit Pays prÚs d'un glacier au départ de Marraq. |
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Voici nos amis Petit Pays sur lâimage ! Cette photo donne une bonne idĂ©e de la distance Ă laquelle nous pouvions nous trouver de leur bateau au milieu de la mer du Labrador, pouvant ainsi entretenir une conversation de vive voix. Cette situation semblait irrĂ©elle ! Combien de voiliers il y avait-il dans cette mer Ă cet instant ? Nous nâen avons aucune idĂ©e mais en avoir deux aussi proches nâest pas un hasard sans nul doute ! En effet, nous nous sommes coordonnĂ©.es pour partir en mĂȘme temps vers le GroĂ«nland. Les capitaines restaient responsables de leur navire mais si le vent le permettait nous restions non loin. Cela permet un sauvetage rapide en cas de problĂšme ou simplement plus dâinformations sur la zone de navigation: âAttention, nous rentrons dans une zone Ă growlerâ. âMĂ©fiez vous, le vent augmente plus que prĂ©vu dans quelques milesâ. Câest bien pratique ! En plus, cela permet de prendre de beaux clichĂ©s photographiques !
Nous communiquions par VHF, il sâagit dâune radio qui permet de transmettre les messages importants relatifs Ă la navigation et la sĂ©curitĂ©. Sa portance est limitĂ©e mais elle est peut ĂȘtre relayĂ©e via les antennes dâautres navires jusquâĂ la terre dans la plupart des cas. En effet, les ondes trouvent toujours un cargo sur lesquelles ricocher. Toutefois, la frĂ©quentation de la mer du Labrador nâest pas aussi dense quâailleurs et les secours ne sont pas aussi faciles Ă dĂ©ployer. Alors, avoir un voisin de parcours est une rĂ©elle aubaine ! Nous sommes ravi.es dâavoir fait la connaissance de cette Ă©quipage avec lequel nous nous entendons trĂšs bien. Nous Ă©changeons sur nos rĂȘves de voyages, de sobriĂ©tĂ© et nous partageons quelques fois des nourritures familiales dans leur voilier (qui ont un chauffage contrairement Ă notre chĂšre Carlina đ„¶).
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Pour nous suivre sur tous nos réseaux ou pour regarder notre site internet, consultez ce lien : |
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Photo by Vincent de Petit Pays: Carlina in front of an iceberg! |
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Haluu (one of the many ways of saying "Hello" in Greenlandic)!
You've guessed it: we've set foot on Greenlandic soil. Here we are in Nuuk, the capital. Since our last letter, we've headed up the Canadian coast to Sloop Island, with a short hop to Black Tickle and a stopover of a few days in Cartwright, which we'll come back to briefly at the end of this paragraph. But first, let us describe this last unforgettable week.
â”ïž We were three sailboats, the French Petit Pays, whom we know from Bermuda, the Swedish Lady Bird, who joined us in Mary's Harbour, and our dear Carlina, whom you know well. All three of us, alone in the same deserted anchorage, were striding towards the same goal: Greenland! On June 23, it was time to set off, crossing the high concentration of icebergs close to the coast by day. So Carlina set off at the head of the pack! In three hours, we passed around fifty icebergs and growlers.
đ Sea-watching was meticulous as we kept watch over the fleet! The orange glow of dawn presented us with a magnificent landscape. The icebergs took on all the shapes we wanted to give them: from houses to faces. We immortalized this moment in front of an iceberg (see photo) thanks to Petit Pays, as well as visiting an iceberg with our drone! A few hours later, we had not been lied to: no more ice in sight until we approached the Greenland coast. Phew!
đł The wonders didn't stop here! Several times, we observed and heard pilot whales through the hull. Their songs were high-pitched, sweet and distorted all at once. The wind was good and we kept our speed to a minimum. Indeed, we knew that the end of the crossing was going to be tougher: we had to let the bulk of a storm pass ahead of us to avoid it picking us off afterwards.
đŹ These calm conditions enabled us to resume our protocol of studying dissolved gases (linked to ocean acidification) as well as our traditional curiosity microscope observation. We saw some new plankton!
đ§ Finally came the fateful moment of the storm. It was already dark: we could still see where we were heading. It was convenient to see the potential ice in the conditions we were facing. Carlina was a bit shaken up, some stomachs too, but the crew remained resilient! We doubled up on socks and gloves, as the cold and damp were getting in everywhere. We worked both day and night watches, paying extra attention. Some 48 hours later, the heavy weather had passed: good timing and good management! Everything went according to plan!
đ The return to calm gave way to excitement: we could hear Greenlandic on the radio. We couldn't make out a word! We came across ice floes that indicated the approach of the coast. The density was greater than when we left, and vigilance paid off once again! It must be said that the organization was military: one person at the helm ready to react at a moment's notice to the instructions of the person at the bow, who could see all the ice cubes. A few curious seals dived under the Burgundians after bumping their noses on them.
đ§ Approaching our goal, Qeqertartuatsiaat, the ice was too dense. Change of plan: head for Nuuk. Seven humpback whales (about 15m long) danced nearby as if to congratulate the decision. Finally, we stopped at an anchorage a little before Nuuk to wait for a more opportune wind. Fortunately, we were able to drop anchor at exactly the same time as Petit Pays! After a short walk ashore, where we spotted three caribou, and a night's rest, we headed back to Nuuk. But before that, we took a short detour to observe a glacier. Check out the breathtaking photos here! |
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Here, everything seemed new. Whereas we'd seen blue, grey, reddish, green and turquoise water, here it was white, almost mealy at times! The rocks formed steep scales. The waterfalls were ice. And the crew's hearts swelled with wonder and eagerness to continue our scientific missions and local encounters. â€ïž
We're already looking forward to telling you what happens next. However, with internet availability dwindling, we can't guarantee the date of the next publication. Keep an eye on us! đ
Let's not forget to mention the previous stopover, in Cartwright! It was the perfect stopover before experiencing it all. All crew members found what they needed to recharge their batteries: walks, meals with friends, encounters, rest, watercolors, music, supplies! The Swedes from Lady Bird even gave us a guitar for the rest of our adventure. We had some wonderful encounters there, notably with a pastor and a nurse who were incredibly hospitable! They showed us the countryside, gave us gifts, lent us their showers and laundry and sang with us. We are extremely grateful for this unforgettable welcome. Many thanks! âïž
Finally, as promised in the last newsletter, here's Thibault's extract from Norris Point's local radio station. It's at the bottom of this page. The incredible Garry Noel questioned the project with his characteristic pertinence and benevolence. Thanks again Gary! |
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And what about the financial side? |
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Thanks to you and according to our calculations, we're back on track! Barring any major unforeseen breakages, we should have enough money to finish the race with peace of mind. None of this would have been possible without you!
If, at the end of the trip, we still have a bit of money left over, we'll continue to keep the expedition alive beyond the voyage by raising awareness, telling stories across Switzerland and France, and supporting future Sailowtech expeditions. You have helped us to make the voice of the Ocean heard, and you are transforming what could be a simple voyage into a shared adventure that inspires us to explore our magnificent planet and preserve it! Many thanks! |
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NB: Donations are tax deductible up to 66% for French citizens. They go through the Ocean Trotter association, which lends us the boat and invests all the money solely for our benefit.
Donations can also be made to our Swiss bank account using the following information: |
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Photo: The Petit Pays crew near a glacier as they leave Marraq. |
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Here are our friends Petit Pays in the picture! This photo gives you a good idea of how far we were from their boat in the middle of the Labrador Sea, so we could have a conversation. It seemed unreal! How many sailboats were there in that sea at that moment? We have no idea, but having two so close together is no coincidence! In fact, we coordinated our departure for Greenland at the same time. The captains remained in charge of their ships, but if the wind allowed it, we stayed close by. This allowed for rapid rescue in the event of a problem, or simply more information on the navigation zone: "Beware, we're entering a growler zone". "Beware, the wind is increasing more than expected in a few miles". How handy! What's more, it makes for great photo opportunities!
We communicate by VHF, a radio used to transmit important navigation and safety messages. Its range is limited, but it can be relayed via other ships' antennas to land in most cases. Indeed, the waves always find a cargo ship on which to ricochet. However, the Labrador Sea is not as busy as other waters, and rescue is not as easy to deploy. So it's a real godsend to have a neighbor along for the ride! We're delighted to have met this crew, with whom we get on very well. We talk about our dreams of travel, sobriety and sometimes share family meals in their sailboat (which has heating, unlike our dear Carlina đ„¶ ). |
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