Les nouvelles de l'Ă©quipage d'Atlantea |
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Au delĂ du cercle polaire arctique |
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Photo : Des chiens de traineaux Ă Sisimiut |
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Bonjour !
Nous vous Ă©crivons depuis Ilulissat, dans la baie de Disko ! Au delĂ du cercle polaire, entourĂ©e de glace, Carlina sâest frayĂ©e un chemin depuis la capitale, Nuuk, jusquâici. Revenons ensemble sur quelques Ă©tapes de ce parcours inĂ©dit !
đ1ïžâŁ Nuuk â La capitale
Câest avec une lumiĂšre dorĂ©e que nous sommes arrivĂ©.es dans la capitale du Groenland Nuuk ! Elle accueille un tiers de sa population, soit 20â000 habitant.es. On y retrouve des magasins, des cafĂ©s, des maisons colorĂ©es, le passionnant musĂ©e du Groenland et quelques voiliers perdus dans le port marchand. Nous retrouvions en effet, nos amis suĂ©dois Lady Bird, les français Petit Pays et nous rencontrions un nouveau voilier aux couleurs de la Suisse ! đ„ł Le voilier Knut de lâassociation MarĂ©Motrice va Ă©galement en baie de Disko. Nous avons pu parler avec eux de lâEPFL quâils connaissaient bien et de Sailowtech et ses futurs projets, que vous pouvez dĂ©couvrir ici. AprĂšs quelques rĂ©parations au niveau du moteur et des pompes dâĂ©vacuation des cĂąles, un lĂ©ger ravitaillement et un peu dâadministratif, nous voilĂ dĂ©jĂ en route pour la suite. Il nous faut arriver Ă temps plus au Nord !
đ2ïžâŁ Tovqussaq - Ses paysages
Dans ce mouillage bordĂ© de falaises, la nature nous a montrĂ© ses plus belles Ćuvres ! Les paysages Ă©taient Ă couper le souffle ! Les plus fervents montagnard.es de lâĂ©quipage sâexcitaient Ă toucher de la neige et Ă gambader dans les fourrĂ©s. Nous avons aperçus des caribous et des oiseaux trĂšs particuliers. Pour les plongeurs et plongeuses de lâĂ©quipe, cela a aussi Ă©tĂ© lâoccasion de nettoyer la coque (brrr ! Merci Yana et Margot!). Lâentretien dâun voilier reste une tĂąche permanente ! Enfin, on ne vous surprend plus : notre camĂ©ra dâobservation sous-marine a visitĂ© les fonds marin. Un KOSMOS nâaura jamais autant voyagĂ© que le nĂŽtre !
đ3ïžâŁ Sisimiut â Ses chiens de traĂźneau
Ă Sisimiut, nous observions nos premiers chiens du Groenland, ce sont ceux qui tirent les traĂźneaux ! Nous sommes aussi parti.es en quĂȘte de rencontres. Alors que lâĂ©cole dâingĂ©nieur semblait fermĂ©e nous avons rencontrĂ© Rune, un professeur danois de lâĂ©cole technique, qui nous expliqua plusieurs dĂ©fis dâune vie en milieu arctique et la culture acadĂ©mique ici. Entre ses rĂ©cits sur les diffĂ©rents langages, les latences de livraison, la raretĂ© des ressources, la polyvalence extrĂȘmes des artisans, les problĂ©matiques liĂ©es au froid, Rune nous fit visiter son Ă©cole et celle dâen face : lâĂ©cole de mine et de pĂ©trole, un monde bien Ă©loignĂ© du nĂŽtre ! Il nous donna le contact dâun ingĂ©nieur spĂ©cialisĂ© en milieu polaire, peut-ĂȘtre pourrons-nous dĂ©crocher une interview sur le retour !
đ4ïžâŁ- Aasiat - Son charme
En remontant la cĂŽte, on observait de moins en moins dâicebergs, mais Ă lâapproche de notre objectif, nous les suivions comme un Petit Poucet avec impatience ! Mais avant, il fallait se ravitailler en eau et en nourriture, et, surtout, attraper un peu de wifi pour vous partager quelques unes des Ă©toiles qui ont Ă©tĂ© mises dans nos yeux Ă travers les photos qui sont sur le PolarStep :
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Asiaat Ă©tait lâescale idĂ©ale pour cela, ses petites maisons, les canalisations qui les relient toutes entre elles, les reliefs, et la sympathie de ses habitant.es ont rechargĂ© nos batteries !
đ4ïžâŁ - Ilulissat - Ses glaces
Quelle arrivĂ©e fracassante au centre de la baie de Disko ! Lors de la traversĂ©e nous virent des phoques danser dans les vagues et des baleines Ă bosse chasser en sortant leurs mĂąchoires de lâeau comme une Ă©norme pince de crabe. Ă lâapproche dâIlulissat, ce sont les glaces qui nous ont offert un autre spectacle ! AndrĂ©a, hissĂ©e en haut du mĂąt, faisait office de hunier pour observer les voies dĂ©gagĂ©es de glaces, Thibault tenait la barre, Yana guidait depuis le pont les opĂ©rations tandis qu'Hugo poussait les glaçons avec une perche !
đŹAu cours de ces navigations, nous nâavons pas perdu nos habitudes dâobservation de plancton au Curiosity et dâallumage du capteur PAR (pour mesurer lâĂ©nergie lumineuse disponible pour les planctons) !
âïž Nous nous rĂ©jouissons dĂ©jĂ de vous raconter nos aventures en baie de Disko et les merveilleuses rencontres scientifiques qui nous attendent lors de la redescente vers le Sud !
â”ïž La navigation en voilier dans des milieux reculĂ©s est trĂšs particuliĂšre. Les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques sont moins fiables et la vigilance relative Ă la sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre renforcĂ©e. Lâexploration est nĂ©cessaire mais elle a un coĂ»t. En effet, nos objectifs de minimisation dâimpact sur lâenvironnement restent inchangĂ©s mais leur application est plus compliquĂ©e ici. Nous tenons Ă en parler avec vous dans lâanecdote iodĂ©e en fin de newsletter ! âŹïžâŹïžâŹïž
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Rendez-vous aprĂšs notre retour ? |
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Le retour approche ! Nous prĂ©voyons de ramener Carlina Ă lâassociation Ocean Trotter en France courant Septembre. Mais toutes nos conclusions, toutes nos rencontres, tout lâĂ©merveillement et les connaissances qui brĂ»lent en nous grĂące Ă cette aventure ne vont pas sâĂ©teindre de si tĂŽt ! Nous sommes ouvert.es Ă tenir des confĂ©rences, des ateliers de sensibilisation, Ă offrir des articles de presse et tout autre belle idĂ©e qui nous permettrait de faire rĂ©sonner la voix de lâocĂ©an ! NâhĂ©sitez pas Ă nous contacter dĂšs maintenant. |
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Vous voulez soutenir les futurs projets de Sailowtech ? C'est par ici : |
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Photo : Carlina au mouillage de Tovqussaq |
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Le respect de l'environnement en milieu insulaire arctique depuis un voilier : voilĂ un sujet qui aura provoquĂ© beaucoup de discussions Ă bord ! Cela mĂ©riterait bien plus quâun simple paragraphe de newsletter mais nous tentons ici de vous esquisser quelques grandes lignes. Il ne suffit pas dâun voilier pour ĂȘtre sobre environnementalement, et comme Ă terre, chaque Ă©conomie dâĂ©nergie, de nourriture, et de dĂ©chet comptent.
â»ïž Au Groenland, presque tout est importĂ© et souvent sous plastique. Il est difficile dâĂ©viter les emballages. Malheureusement, il y a peu dâinfrastructure de recyclage ou autre forme de valorisation des dĂ©chets, dont beaucoup finissent dans des dĂ©charges Ă ciel ouvert. Nous faisons de notre mieux pour conserver un maximum de dĂ©chets pour sâen dĂ©barrasser Ă une prochaine escale avec de meilleurs dĂ©bouchĂ©s, mais le volume de dĂ©chets produit par six personnes sur un voilier de cette taille rend la tache difficile, au vu de lâespace de stockage disponible.
âïž Un autre dĂ©fi est lâutilisation du moteur. Nous savions que pour des raisons de sĂ©curitĂ© nous allions devoir lâutiliser plus quâailleurs mais nous nâavions pas mesurer lâĂ©chelle. Lorsque nous nous trouvons dans des mers de glace sans vent ou avec une visibilitĂ© trĂšs faible Ă cause du frĂ©quent brouillard, le moteur nous permet de rester manĆuvrant et en sĂ©curitĂ©. Nous tentons de nous dĂ©placer lorsque le vent est suffisant, toutefois les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques sont ici beaucoup moins fiables et nous nous sommes fait plusieurs fois surprendre par un manque de vent. Pour vous donner une idĂ©e, nous avons consommĂ© en deux semaines au Groenland lâĂ©quivalent de ce que nous avions consommĂ© en trois mois auparavant (avec une utilisation minime). Lâexploration «sobre» des milieux extrĂȘmes, de haut intĂ©rĂȘt pour les Ă©tudes climatiques, est possible mais implique un ralentissement drastique des dĂ©placements et une capacitĂ© dâadaptation forte. Pour des expĂ©ditions scientifiques, cela implique souvent des investissements de temps et d'argent qu'il faut pouvoir assumer. Des alternatives technologiques sont possibles mais sâaccompagnent dâautres problĂ©matiques comme certains moteurs Ă©lectriques dont lâautonomie peut faire dĂ©faut.
Cela soulĂšve des discussions de prioritĂ©s, de compromis, de mesure et dâĂ©chelle. VoilĂ de quoi occuper les mĂ©ninges de notre Ă©quipage ! Nous espĂ©rons que cela aura aussi un peut secouer les vĂŽtres ! |
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Pour nous suivre sur tous nos réseaux ou pour regarder notre site internet, consultez ce lien : |
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Photo: Sled dogs in Sisimiut |
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Hello !
We're writing to you from Ilulissat, on Disko Bay! Beyond the Arctic Circle, surrounded by ice, Carlina has made her way from the capital, Nuuk, to here. Let's take a look back at some of the milestones along the way!
đ1ïžâŁ Nuuk - The capital city
We arrived in the golden light of Greenland's capital Nuuk! It's home to a third of Greenland's population, or 20,000 inhabitants. There are stores, cafĂ©s, colorful houses, the fascinating Greenland Museum and a few sailboats lost in the merchant port. We met up again with our Swedish friends Lady Bird, the French Petit Pays and a new sailboat in Swiss colors! đ„ł The sailboat Knut from the MarĂ©Motrice association is also heading for Disko Bay. We were able to talk to them about the EPFL, which they knew well, and about Sailowtech and its future projects, which you can find out more about here. After a few repairs to the engine and bilge pumps, some refuelling and a bit of administration, we're already on our way. We've got to get further north on time!
đ2ïžâŁ Tovqussaq - Its landscapes
In this cliff-lined anchorage, nature showed us her finest work! The scenery was breathtaking! The most fervent mountaineers in the crew were excited to touch the snow and frolic in the thickets. We spotted caribou and some very special birds. For the team's divers, it was also an opportunity to clean the hull (brrr! Thanks Yana and Margot!). Sailboat maintenance is an ongoing task! Finally, we won't surprise you any more: our underwater observation camera visited the seabed. A KOSMOS has never traveled as far as ours!
đ3ïžâŁ Sisimiut - its sled dogs
In Sisimiut, we were watching our first Greenland dogs, the ones who pull the sledges! We were also on a quest to meet new people. Just as the engineering school seemed to be closing, we met Rune, a Danish professor at the technical school, who explained many of the challenges of life in the Arctic and the academic culture here. Between his stories of different languages, delivery latencies, scarcity of resources, the extreme versatility of craftsmen and the problems associated with the cold, Rune showed us around his school and the one opposite: the mining and petroleum school, a world far removed from our own! He also gave us the contact details of an engineer specializing in polar environments, so we might be able to get an interview on the way back!
đ4ïžâŁ- Aasiat - Its charm
As we made our way up the coast, we observed fewer and fewer icebergs, but as we approached our goal, we followed them like a Little Thumb with impatience! But first, we had to stock up on water and food, and, above all, catch a bit of wifi to share with you some of the stars that were put in our eyes through the photos that are on the PolarStep : |
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Asiaat was the ideal stopover for this, its small houses, the pipes that connect them all together, the relief, and the friendliness of its inhabitants recharged our batteries!
đ5ïžâŁ - Ilulissat - Its icebergs
What a smashing arrival in the center of Disko Bay! During the crossing we saw seals dancing in the waves and humpback whales hunting, sticking their jaws out of the water like a huge crab claw. As we approached Ilulissat, it was the ice that put on another show! Andréa, hoisted to the top of the mast, acted as topsail to observe the ice-cleared lanes, Thibault held the helm, Yana guided operations from the deck while Hugo pushed the ice cubes with a pole!
đŹDuring these sailings, we haven't lost our habit of observing plankton with the Curiosity and turning on the PAR sensor (to measure the light energy available to plankton)!
âïž We're already looking forward to telling you all about our adventures in Disko Bay and the wonderful scientific encounters that await us on the way back down south!
â”ïž Sailing a sailboat in a remote environment is very special. Weather forecasts are less reliable and safety vigilance must be heightened. Exploration is necessary, but it comes at a cost. Indeed, our objectives of minimizing environmental impact remain unchanged, but their application is more complicated here. We'd like to tell you all about it in the iodized anecdote at the end of this newsletter! âŹïžâŹïžâŹïž |
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And what about the financial side? |
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The return is coming soon! We plan to take Carlina back to the Ocean Trotter association in France in September. But all our conclusions, all our encounters, all the wonder and knowledge that burns within us thanks to this adventure won't be extinguished any time soon! We're open to holding conferences, awareness-raising workshops, offering press articles and any other great idea that would enable us to make the ocean's voice heard! Don't hesitate to contact us now. |
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Want to support Sailowtech's future projects? Click here: |
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Photo: Carlina at anchor in Tovqussaq |
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Respecting the environment on Arctic islands from a sailboat: this is a subject that will have provoked a lot of discussion on board! It deserves much more than a simple newsletter paragraph, but we'll try to give you a few outlines here. A sailboat is not enough to be environmentally sober, and as on land, every saving in energy, food and waste counts.
â»ïž In Greenland, almost everything is imported and often wrapped in plastic. It's hard to avoid packaging. Unfortunately, there is little infrastructure for recycling or other forms of waste recovery, and much of it ends up in open dumps. We do our best to conserve as much waste as possible for disposal at a future port of call with better outlets, but the volume of waste produced by six people on a yacht of this size makes this a difficult task, given the storage space available.
âïž Another challenge is the use of the engine. We knew that for safety reasons we'd have to use it more than elsewhere, but we hadn't measured the scale. When we find ourselves in windless ice seas, or with very poor visibility due to frequent fog, the engine keeps us maneuverable and safe. We try to get around when there's enough wind, but weather forecasts here are much less reliable, and we've been caught out several times by a lack of wind. To give you an idea, we consumed in two weeks in Greenland the equivalent of what we had consumed in three months previously (with minimal use). The "sober" exploration of extreme environments, of great interest for climate studies, is possible but implies a drastic slowdown in travel and a strong capacity for adaptation. For scientific expeditions, this often implies investments of time and money that we must be able to afford. Technological alternatives are possible, but come with other problems, such as the lack of autonomy of certain electric motors.
This raises discussions of priorities, compromises, measurement and scale. There's plenty to keep our crew busy! We hope it's got yours a little rattled too!
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